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grand-père
13 février 2007

La voleuse

Molière présente Tartuffe comme un voleur masqué.Son 'hypocrisie n'est aperçue que de quelques uns; c'est le vol qui le démasquera aux yeux des autres. Il en va de même dans la fable du corbeau et du renard.. C'est donc au moment où le vol est manifeste qu'on peut profiter de la situaiton pour ouvrir les yeux des gens crédules en montrant le lien entre le vol et la supercherie pour en venir au lien entre la supercherie et la crédulité. Et ce n'est qu'après avoir franchi toutes ces étapes qu'on a gagné la faculté de juger par soi-même.
Ce n'est donc pas le vol en lui-même qu'il faut considérer parce qu'on savait déjà le reconnaitre. Ce n'est pas non plus la supercherie en elle-même, car si on s'en tenait à cette leçon, on s'en servirait soi-même. C'est la faiblesse de croire sur parole au lieu de s'informer.
Quand on en est arrivé là, d'un seul coup, tout le processus s'éclaire. On établit désormais ses jugements sur des faits et on accède aux faits par des inofrmations et même de chaînes d'informations. Quand quelqu'un vous dit quelquechose, quoi que ce soit, cela vous indique une provenance et si ce qu'il vous dit vous intéresse, vous allez voir d'où cela vient. Si un enseignant vous parle d'un livre, et que vous voulez savoir de quoi il s'agit, vous allez lire le livre. Vous pouvez oublier ce que l'enseignant vous en a dit. Mais si, après avoir lu le livre, vous repensez à ce que l'enseignant vous en a dit, cela ne vous renseigne pas sur le livre mais sur l'enseignant. Au lieu d'apprendre des choses en croyant ce qu'il dit, vous avez appris à le connaître en prenant connaissance des choses dont il parle.

1 - Les circonstances
On donne le nom de voleur à quelqu'un qu'on ne connait pas. Le plus souvent, on ne l'a jamais vu. Et si on le voit, on ne cherche pas à faire sa connaissance en entrant  en conversation avec ce voleur.
C'est le cas de Brigitte Butruille que j'aurais pu connaître puisqu'elle avait épousé mon père en deuxièmes noces, mas je n'ai pas cherché à la connaître et j'ai même cherché à ne pas la connaître, car le peu que je savais d'elle indiquait qu'elle était une bigote, comme mon autre belle-mère et l'on sait que les bigots s'acocquinent entre eux pour exercer leurs ravages, ce qui aurait été particulièrement facheux, car si ma femme s'était incontestablement mariée pour fuir l'atmosphère empestée d'une bigoterie, la bigoterie et en particulier sa mère bigote l'avaient très mal accepté, et avaient traité le mariage comme une trahison en formant une secte que j'avais appelé la secte de Bretoncelles.
J'appelle donc "la voleuse" quelqu'un que je ne connaissais pas, que je n'avais pas à connaître, que je ne cherchais pas à connaître, et que je tenais à ne pas connaître, ne serait-ce que par égard pour mon pêre veuf, qui m'avait demandé si je voyais des objections à ce qu'il se remarie. Il pensait donc que j'aurais pu en être affecté et  je ne voulais pas, surtout pas, interférer de quelque manière que ce soit dans une part de sa vie qui lui appartenait complètement et ne pas entraver, aussi peu que ce soit, une liberté que sa timidité rendait un peu fragile, car on est ami de la liberté des gens qu'on aime bien.
C'est donc à la mort de mon père que je me suis aperçu que cette personne que je ne connaissais que comme bigote était aussi une voleuse. J'ai alors demandé au tribunal de faire apposer les scellés sur les biens qu'elle était sur le point de voler, et ensuite j'ai découvert, une à une les manigances qu'elle avait montées pour préparer ce vol.
Une suite inattendue se révèle à la mort de cette femme, décidément experte en manigances, mi-bigote, mi-voleuse.

2 - La personne
La lecture d'un testament manuscrit donne quelques indications sr elle. J'ai repéré ce qui relève de la rédaction et de l'orthographe et j'ai demandé à une amie graphologue de compléter ces indications par un rapport que je joins ci-après.
a - le texte:
"Ceci est mon Testament,
    Je soussignée, Madame Brigitte Elisabeth BUTRUILLE, veuve de Marie Louis Eugène Bernard JONDEAU, demeurant actuellement à Meudon, née à Cuincy (Nord) le 24 Juin 1906, fait mon testament de la manière suivante:
J'institue pour légataires universels:
- Monsieur Guillaume JONDEAU
- Madame Armelle Pointard, née JONDEAU;
- Mademoiselle Alice JONDEAU
    Par Tiers chacun.
    E,n cas de pré décès d'un légataire, sa part reviendra à ses descendants en suivant les règles de la représentation et à défaut de descendant, il y aura accroissement entre eux.
    Je révoque toute disposition antérieure.
    Fait à Meudon le 22 Septembre 1986
    B. Jondeau"

Le sens est clair, mais la forme appelle quelques remarques:
Testament a une majuscule (à cause de la Bible: Ancien Testament, Nouveau Testament ?), mais Tiers aussi a une majuscule (!) et le terme de "représentation" est mis pour "succession" ("les règles de la représentation"). De plus,  la faute d'orthographe ("fait mon testament" pour "fais mon testament") conduit à se demander qui pourrait bien être ce Tiers. Peut-être Dieu? Et, dans ce cas, comme ces dispositions ne la concernaient en rien personnellement, elle leur donnait le caractère, sinon d'un Jugement de Dieu, du moins de Bénédiction et de Malédiction.
Ce sont des indices bien minces pour comprendre ce qui s'est passé en Septembre 1986. L'hypothèse qui me parait la plus probable est qu'elle venait de se disputer avec Danièle (qu'elle deshérite en même temps que moi) ou avec Françoise (qu'elle aurait très bien pu faire figurer comme légataire). Car il s'agit d'un règlement de comptes fantasmatique où l'idée d'exercer un pouvoir tient un rôle: "Je soussignée Madame...veuve de...(Madame n'est pas veuve de Monsieur), et le néologisme de pré décès (l'idée glisse du prédécesseur au prédécédé) indique bien un prolongement fantasmatique de sa vie, en sorte qu'elle ne soit pas morte, mais seulement prédécédée.

b - La graphologie. Je transmets ici le rapport de la graphologue: Celle-ci est habituée à travailler pour les entreprises à l'embauche. Elle ne connait absolument rien d'autre que le texte du testament sur lequel elle a travaillé.

 

"Une autorité naturelle qui repose sur un certain statut social. Consciente d'elle-même et du pouvior qu'elle peut exercer. Pas mal d'ascendant.
Très organisée, rationnelle, "femme de têe". Maitrise parfaitement ses émotions. Plus conventinnelle que familière.
Des principes, le goût des traditions. Direce dans sa manière d'être, n'ayant pas "froid aux yeux".
S'est toujours forcée pour rester dans la ligne du du "devoir". A pourtant, en elle, de la révolte, de la colère, des revendications.
Peu d'écoute. Suit sa propre logique d'une manière implacable.
Pas désintéressée. A l'aise dans les procédures, les protocles, la gestion de manière générale.
Rapide, sans doute efficace, concrète. Un côté "marche ou crève" comme on dit, sans laisser-aller.
D'une nature fière. Capable"d'encaisser" beaucoup de choses sans mot dire.. Garde une facade lisse, correcte et conforme.
Assez autonome, indépendante. Peut "se suffire" à elle-même. Une tendance à "forcer" son personnage strict, parfois sévère.
Exigeante (autant avec elle qu'avec les autres).
Ne semble pas très complexe dans ses intentions. Un côté plutôt entier, voire provocateur, hâbleur, en restant dans le bon ton de dans une certaine droiture.
Une retenue naturelle. A du mal à aller aux autres, à manifester ses élans ffectifs. Du tepérament, de la présence. Un côté "riche nature" mais reste prisonnière d'une éducation sans doute rigide qui l'a maintenue sur les rails."

3 - Les conséquences
On est ami de la liberté des gens qu'on aime bien mais les sentiments ne se commandent pas et on est ennemi de la liberté des gens qu'on n'aime pas, ce qui est fâcheux pour ceux dont la liberté risque d'être entravée. Les bourgeois qui abandonnent leurs enfants à l'éducation nationale et leurs parents aux maisons de retraite ne sont que des égoïstes, mais les bigots, plus difficiles à comprendre, peuvent être la proie de l'envie qui les rend très malheureux, car ce qui les fait souffrir, c'est de voir les autres vivre, mais peuvent aussi devenir dangereux quand ils pratiquent l'ingérence pour empêcher les autres de vivre.
Le cas particulier des adolescents qui acquièrent la capacité de juger par eux-mêmes est révélateur. C'est au moment où ils pourraient faire des choix personnels que se révèlent les mauvaises intentions, si au lieu de leur montrer ce qu'on peut leur montrer, on leur ferme toutes les portes pour leur imposer de suivre une voie. La barbarie qu'incarne Nicolas Sarkozy, et qui fait son succès, montre à quel point cette ingérence est répandue, et de façon assez voyante pour susciter la réflexion sur l'attitude des gens qui n'accueillent pas avec bienveillance les adolecents dont le jugement personnel se forme, mais rêvent de les transformer en leur infligeant une formation. Et cette formation devient visiblement punitive quand on veut mettre les jeunes des banlieues à l'éducation nationale.
Mais la mort de la voleuse met également sous les yeux un cas qui mérite réflexion et constitue un bon exercice pour comprendre la vie et se former un jugement personnel.
Vivant avec 1000 euros de retraite dans 13 mètres carrés, dans une ville que je n'aime pas mais où je suis venu pour être près de mes enfants et de mes petits enfants, les relations n'ont pas pris le tour que j'aurais souhaité, je n'ai pas pu me rendre utile comme j'aurais aimé, et même le blog "grand-père" n'a pas fonctionné. Mais je pensais qu'à la mort de la voleuse, ce qui resterait de ses vols reviendrait à ma soeur et à moi, comme cel avait été prévu par testament pour que nous acceptions de signer, ma soeur et moi, l'acte de partage, et que cela me donnerait une plus grande latitude de manoeuvre et la possibiité de prendre quelques dispositions. Mais le vol engendre le vol ou le recel quand il est donné en exemple à imiter ou comme une donnée à respecter. Les bigots y ajoutent même la calomnie en vertu de leur devise "Qui veut noyer son chien l'accuse de la rage"
En être le témoin permet d'en tirer ses conclusions personnelles, et je fais repartir le site "grand-père" pour ouvrir cette porte, parce que je vois que les relations que je pourrais avoir avec mes descendants n'étaient pas inutilisées (parce qu'ils ont mieux à faire), mais bloquées (par une interdiction explicite ou tacite), et qu'internet permet de franchir cet obstacle si on le veut.
L'exemple de la voleuse me permet d'attirer l'attention sur le mécanisme qui forme le jugement personnel:
1 - Il est possible d'avoir un jugement personnel distinct de celui d'une personne jusqu'ici respectée (le principe d'autorité), mais aussi de plusieurs personnes d'accord ensemble formant un groupe (le principe démocratique), et même de toutes les personnes du monde (la religion qui se prétend universelle et qui porte aujourd'hui le nom de science).
2 - On arrive parfois à formuler un jugement personnel directement (l'intuition) et alors on se singularise. Dans ce cas il faut défendre sa singularité: opinions, comportements, buts poursuivis. Cela ne pose pas de gros problèmes dans le milieu où nous vivons, et notamment à Paris. Mais ce n'est pas le cas partout, et notamment en province.
3 - On arrive aussi à formuler un jugement personnel indirectement, en faisant usage d'esprit critique. Dans ce cas, il faut d'abord comprendre, non pas au sens d'englober (la France comprend les départements), mais de l'extérieur, donc en se plaçant à l'extérieur. Par exemple les légataires de la voleuse ont adopté un comportement de recéleur et se demander: 1 Quel autre comportement est possible ? 2 Pourquoi ont-ils adopté celui-ci?
4 - Ainsi, on découvre où l'on était en n'y étant plus, comme on fait un pas. Ensuite, pas à pas, on arrive à des conclusions de plus en plus gnérales, d'une généralité produite par l'addition des cas particuliers et non par dérivation d'une vérité absolue, car ce qui est général n'est pas la vérité, c'est l'erreur.
Par exemple, en France une erreur générale est le cartésianisme.
a - Si on ne rencontre pas le cartésianisme, on ne commet pas l'erreur. Par exemple Newton ne tombe pas dans l'erreur de la physique de Descartes parce qu'il procède de façon intuitive.
b - Si on rencontre le cartésianisme et l'examine avec l'esprit critique, on le rejette parce qu'on détecte l'erreur qu'il contient (la méthode n'est pas la connaissance). Pascal l'a fait mais en France les jésuites ont imposé le cartésianisme pour sauver la religion et c'est en Allemagne que Kant a développè la dénonciation de l'erreur systématique, l'erreur que contient l'esprit de système. C'est effroyablement verbeux et confus, mais si on considère l'effet produit, il faut bien lui reconnaître ce rôle.
5 - A ce stade, on a fait un pas, mais un pas seulement. On a acquis un degré de liberté grace au jugement personnel, mais il reste à faire d'autres pas. C'est progressivement qu'on sort de son trou C'est déjà beaucoup de savoir que la bigoterie est le fond du trou. Mais si on n'est plus bigot on reste bourgeois, si on n'est pluls bourgeois, on reste français, si on n'est plus français, on reste occidental, etc...Les pas que l'on franchit mentalement n'entrainent pas de rupture mais une plus grande ouverture d'esprit, car s'il y a rupture, il y a faux pas: ce n'est pas parce que la terre tourne autour du soleil que le soleil ne tourne pas autour de la terre.

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